Le président du Sénat français se rendra à Dakhla

  1. Le vieil ami du Maroc
  2. Des accords pour la prospérité des provinces du Sud
  3. Accords signés entre le Maroc et la France

La visite officielle du président du Sénat français, Gérard Larcher, à la ville de Dakhla le 28 février prochain, sera la première du genre dans les provinces du sud. Selon Africa Intelligence, cet événement s’inscrit dans le cadre des visites sénatoriales françaises prévues à l’occasion du troisième Forum des élus français et marocains, organisé fin novembre 2024 par l’Association Cercle Eugène-Delacroix, à la Chambre haute à Paris.

Selon les médias français, début janvier, trois membres du groupe d’amitié France-Maroc du Sénat se sont rendus à Dakhla pour préparer la visite de Gérard Larcher. La délégation française a été reçue par Ali Khalil, wali de la région de Dakhla Oued Eddahab, et Mounir El Houari, directeur général du Centre régional d’investissement (CRI).

Le vieil ami du Maroc

Après trois années de tensions diplomatiques entre la France et le Maroc, une réconciliation entre Rabat et Paris a eu lieu il y a quelques mois, avec l’intention de construire de solides ponts de coopération entre les deux pays, grâce à la reconnaissance explicite par le gouvernement français de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce soutien à la principale cause nationale du Maroc a été l’appui le plus important reçu de la part de l’Europe.

Le roi Mohamed VI et le président Emmanuel Macron signent à Rabat la Déclaration sur le « partenariat exceptionnel renforcé » entre le Maroc et la France – PHOTO/MAP

Gérard Larcher, vieil ami du Maroc, est également un fervent partisan de la solution marocaine à la souveraineté du Sahara occidental. Fin juillet 2024, il a salué la décision du président français Emmanuel Macron de soutenir le plan d’autonomie du Maroc. Larcher y voit une « évolution diplomatique décisive, longtemps attendue, fruit d’une longue maturation », tout en insistant sur le fait qu’« il est temps de prendre en compte les réalités et de sortir de l’ambiguïté stérile ». 

Pour Gérard Larcher, la décision d’Emmanuel Macron est « le pas le plus décisif » vers la résolution d’un différend qui n’a que trop duré, minant l’intégration du Maghreb et pénalisant sa prospérité. A cet égard, Gérard Larcher a adressé une lettre au président français en mars 2024 dans laquelle il préconise la prise d’une initiative diplomatique comme processus « incontournable » pour l’avenir des relations entre Paris et Rabat. 

La position de Gérard Larcher en faveur d’une solution marocaine sur la souveraineté du Sahara occidental sera consolidée par la visite prévue du président du Sénat français dans la région de Dakhla Oued Eddahab. Cette visite devrait ouvrir de nouveaux horizons à la coopération et à l’investissement français dans les provinces du sud, ce qui contribuera au nouveau modèle de développement de ces régions.

Des accords pour la prospérité des provinces du Sud

Alors qu’Emmanuel Macron a insisté, lors de sa récente visite officielle au Royaume alaouite en octobre 2024, sur le fait que « nous ouvrons ce jour à Rabat un nouveau chapitre de la longue histoire entre le Maroc et la France pour la prochaine génération », le Cabinet royal marocain y voit une « transition vers une nouvelle ère de relations fortes, dans le cadre d’un partenariat d’exception renouvelé et d’une feuille de route stratégique pour les années à venir ». 

Le président du Sénat français se rendra à Dakhla
Le président français Emmanuel Macron s’exprime lors de rencontres d’affaires entre le Maroc et la France – REUTERS/ABDELHAK BALHAKIA

Avec 10 milliards d’euros d’accords commerciaux et d’investissements, la France et le Maroc renouent de manière exceptionnelle avec leurs relations bilatérales. Le discours du Président français a ouvert les portes du Sahara aux entreprises françaises, affirmant que « nos opérateurs et nos entreprises soutiendront le développement de ces régions à travers des investissements durables et socialement responsables et des initiatives au bénéfice des communautés locales ». 

L’idylle entre le Maroc et la France, qui soutient non seulement la solution marocaine pour le Sahara, mais aussi le développement et la prospérité des trois régions marocaines qui représentent les provinces du sud, s’est traduite par la signature d’une série d’accords très pertinents pour le progrès de plusieurs secteurs vitaux de l’économie nationale du Royaume.

Accords signés entre le Maroc et la France

Voici les accords signés entre les deux pays, suite à l’inauguration de cette nouvelle étape dans leurs relations diplomatiques : 

  • Accord entre l’Office national des chemins de fer (ONCF) et ALSTOM pour la fourniture de trains à grande vitesse et de leurs éléments de support. 
  • Développement conjoint entre l’OCP et ENGIE dans le cadre d’un partenariat dans le domaine de la transition énergétique. 
  • Accord-cadre dans les domaines de l’agriculture et de la sylviculture pour renforcer la durabilité économique, sociale et environnementale, la résilience de ces secteurs au changement climatique et la coopération agricole en Afrique. 
  • Protocole d’accord entre le Groupe OCP et l’Agence française de développement (AFD), avec 350 millions d’euros dans le domaine de la décarbonisation. 
  • Extension du développement, du financement, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance de la deuxième phase du parc éolien de Taza (63 MW). 
  • Accord entre le groupe CMA CGM, troisième armateur mondial, et Tanger Med pour le développement d’un terminal à conteneurs et le lancement de la plateforme Nador West Med (1,2 million de conteneurs), avec un investissement d’environ 258 millions d’euros. 
  • Protocole d’accord entre le gouvernement d’Akhannouch et la société SAFRAN pour la création d’un site de maintenance et de réparation de moteurs d’avions, avec un investissement de près de 130 millions d’euros. 
  • Création d’un accélérateur d’investissement Maroc-France (doté d’un capital de 3 milliards de dirhams) visant à stimuler l’investissement sur l’ensemble du territoire marocain, y compris les provinces du Sud. 
  • Protocole d’accord dans le domaine de l’eau pour un nouveau programme d’appui budgétaire au renforcement de la gestion intégrée des ressources en eau, mobilisant 100 millions d’euros. 
  • Protocole d’accord sur la création d’un Centre de recherche franco-marocain (CRFM) à vocation africaine. Il sera le premier du genre en Afrique, dédié à la formation, à la recherche et à l’innovation dans les domaines les plus avancés : intelligence artificielle, Big Data, cybersécurité, énergies renouvelables, hydrogène et sciences humaines et sociales. 
  • Contrat d’assistance entre l’ONCF et la société SYSTRA/EGIS sur les projets d’infrastructure de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, et un autre contrat pour la fourniture de dispositifs de voie entre l’ONCF et la société Vossloh Cogifer. 
  • Lancement de l’« Offre Maroc » pour le développement de la filière hydrogène vert. 
  • Déclaration d’intention sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine de la protection civile. 
  • Déclaration d’intention sur le renforcement de la coopération en matière de lutte contre les incendies dans les espaces naturels. 
  • Déclaration d’intention franco-marocaine de coopération en matière d’éducation 2024-2026, pour soutenir les formations d’excellence, les programmes d’enseignement technique, le réseau des établissements d’enseignement français au Maroc, l’enseignement de l’arabe en France et la dynamisation des partenariats inter-académiques. 
  • Déclaration d’intention sur la coopération culturelle et la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur ; la recherche scientifique et l’innovation pour l’enseignement universitaire ; la coopération scientifique et la collaboration en matière de gouvernance. 
  • Déclaration d’intention sur le soutien et la structuration de l’écosystème de l’industrie culturelle et créative des jeux vidéo.