Euro 2024. Nouvelle compétition, losange, attaque… Le match France

Nouvelle compétition, vraiment ?

C’est une petite musique qui résonne depuis le match nul des Bleus contre la Pologne (1-1). Ils auraient préféré terminer en tête de leur groupe pour s’éviter un parcours du combattant jusqu’à la fin, mais plutôt que de ressasser leur frustration, eux ont choisi d’axer leur communication sur le théorème de « la nouvelle compétition qui débute ». C’est vrai, dans le sens où chaque match est désormais éliminatoire. Mais ce ne sera valable qu’en haussant son niveau de jeu, tant l’équipe de France est apparue brouillonne et poussive sur ce premier tour.

« Le groupe était quand même très dur, on le sait parce qu’on a joué contre l’Autriche pendant les éliminatoires », nuance le sélectionneur belge. « Cette fois, il n’y a pas de rattrapage possible », synthétise Didier Deschamps, qui se réjouit d’avoir eu plus de temps pour préparer ce match couperet. Une période de préparation pendant laquelle Kylian Mbappé a, lui, senti une « prise de conscience » chez certains de ses coéquipiers.

Un 4-4-2 en losange attendu

Un 4-3-3 contre l’Autriche, un 4-4-2 asymétrique face aux Pays-Bas, puis à nouveau un 4-3-3 contre la Pologne. Et maintenant un 4-4-2… en losange ? Didier Deschamps tâtonne et pourrait innover tactiquement face à la Belgique, ce qui n’est pas pour déplaire à Domenico Tedesco, qui y voit « un signe ». L’intéressé a cherché à noyer le poisson devant la presse dimanche, comme son capitaine.

Avec le losange, le sélectionneur français placerait en tout cas Griezmann, Mbappé et Thuram dans des conditions idéales et protégerait son milieu avec un trio Tchouaméni, Rabiot et Kanté qui serait difficile à contourner. En revanche, il pourrait empêcher les Bleus de développer des actions par la droite, le couloir étant laissé au seul Koundé, qu’on ne sait pas à l’aise quand il s’agit de jouer en avançant. D’autant plus qu’il aura le dribbleur Jérémy Doku à surveiller en face.

>> LIRE AUSSI : Kylian Mbappé : « Jouer avec un masque, c’est une horreur absolue » 

Les Bleus enfin d’attaque ?

Avant leur huitième de finale, les Bleus n’ont marqué que deux buts : le premier a été inscrit par un défenseur autrichien contre son camp, le second par Kylian Mbappé sur penalty. Dans le jeu, rien. Didier Deschamps ne s’affole pas, convaincu qu’avec les occasions obtenues, la roue va finir par tourner. Son homologue belge ne dit pas autre chose. « Je n’arrive pas à croire qu’ils aient marqué si peu de buts quand je vois leurs matches. C’est comme nous », sourit Domenico Tedesco.

Kylian Mbappé devrait monter en puissance après un match à se rôder avec son masque, et le staff tricolore attend de Marcus Thuram qu’il soit plus utile dans un rôle à deux attaquants qu’il maîtrise mieux en club. « Il ne faut pas que ça trotte dans la tête des gars », insiste Mbappé à propos de ce manque d’efficacité. Les Bleus seront aussi attendus sur phase arrêtée, l’un de leurs points faibles depuis le début du tournoi. C’est sur corner qu’ils avaient trouvé la clé contre la Belgique en 2018…

Koundé au révélateur Doku

Comme Romelu Lukaku est assez décevant à la pointe de l’attaque, l’arme numéro 1 des Diables Rouges se nomme Jérémy Doku. L’ancien ailier du Stade Rennais est le nouveau chouchou du public belge, qui aime son jeu spectaculaire à base de dribbles et de percussion. Il aura le champ libre le long de la ligne de touche, surtout si les Bleus évoluent en losange.

C’est donc à Jules Koundé que reviendra la lourde tâche de le contrôler en l’empêchant de prendre de la vitesse. L’arrière droit français réussit pour l’instant un très bon Euro sur le plan défensif. Il sera évidemment secondé par la charnière tricolore, en cas de besoin. Une charnière Saliba-Upamecano qui représente, avec Mike Maignan dans la cage, le principal motif de satisfaction de la phase de groupes du côté français.

Plus la même Belgique qu’en 2018

Tout le monde se souvient de cette demi-finale tendue à Saint-Pétersbourg lors de la Coupe du monde 2018. Les Bleus étaient passés de justesse face à une (très) séduisante équipe de Belgique. La génération dorée des Hazard, Fellaini, Chadli et Kompany était alors à son acmé. Depuis, les Diables Rouges ont perdu de leur férocité même si Kevin De Bruyne peut toujours être diabolique par son sens de la passe et Romelu Lukaku faire vivre un enfer aux défenseurs (il a marqué trois buts refusés par le VAR dans cet Euro).

Le virevoltant Jérémy Doku, meilleur dribbleur des cinq grands championnats cette saison, apporte de son côté sa percussion à une équipe qui a aussi connu des soucis dans la finition durant le premier tour. Et qui s’appuie sur une défense jusqu’ici bien en place (1 but encaissé) alors que sur le papier elle n’offre pas toutes les garanties à haut niveau. Si la Belgique et ses supporters rêvent de prendre leur revanche, six ans après, ils savent que la tâche s’annonce au moins aussi ardue qu’en Russie…