Totalinux installe le premier datacenter français à refroidissement par immersion

En cours de réalisation à Jouy-en-Josas (Yvelines), le projet Itrium 1 va permettre l’installation d’un petit datacenter utilisant, pour la première fois en France, la technologie du refroidissement par immersion et de montrer qu’un tel équipement dont la chaleur fatale est récupérable peut servir pour chauffer les agglomérations.

Le concept d’Itrium 1 repose sur la construction d’un bâtiment abritant sous le même toit, 2500 mètres carrés de bureaux situés en étages et, au rez-de-chaussée, un data center dont la chaleur fatale sera récupérée pour chauffer l’immeuble et alimenter, en sus, le réseau de chaleur de la ville voisine de Velizy (Yvelines) auquel l’installation sera raccordée.

“Notre vision c’est de faire revenir les data centers en zone urbaine pour s’en servir comme chaudières numériques. Itrium 1 sera un démonstrateur pour montrer que cette technologie est fonctionnelle”, explique Frédéric Delpeyroux, président de Totalinux, la société de services informatiques qui porte le projet.

Bain d’huile de synthèse

Totalinux investit 30 millions d’euros dans cette opération dont 20 pour les équipements. Les 1000 serveurs installés représentent une puissance d’un mégawatt et sont dédiés à l’IA ainsi qu’au supercalcul. Ils devraient produire suffisamment de chaleur pour alimenter de 200 à 300 équivalents logements. La mise en service est prévue cet été.

Le refroidissement par immersion consiste à immerger les serveurs dans de grands bacs remplis d’huile de synthèse diélectrique (non conductrice d’électricité) et caloriporteuse. Le système repose sur une recirculation du fluide en circuit fermé grâce à une pompe et un échangeur thermique. Circulant du fond de la cuve vers le haut à travers les serveurs, le fluide devient chaud et ses calories sont ensuite transférées vers une boucle d’eau chaude via l’échangeur.

Coûts réduits et bénéfices écologiques

La technologie permet de réduire les coûts d’exploitation par rapport à un datacenter doté d’un refroidissement par air. Elle est également écologique : elle ne nécessite pas d’eau, n’entraîne pas de nuisances sonores, et ne génère pas de CO² ni d’autres gaz à effet serre. Issu du recyclage d’huile de cuisine ou de voiture, le liquide de synthèse des bains est translucide, biodégradable et a une durée de vie de 20 à 25 ans.

“Une installation nécessite cinq fois d’encombrement au sol. Par ailleurs le refroidissement étant homogène les composants sont moins impactés ce qui réduit considérablement le besoin de maintenance”, complète Quentin Dupuis, responsable projet thermique chez Totalinux.

“Tout le monde sait faire de l’hébergement. Notre plus, c’est la revente de chaleur qui permettra de compenser de 30 à 40% du montant de la facture d’énergie”, déclare encore Frédéric Delpeyroux, qui prévoit par la suite de proposer ce concept de centre de données à l’ensemble du marché. “Nous proposons la maîtrise de la chaîne dans son intégralité : les serveurs, bacs, toute l’installation, les services d’un bureau d’études”, assure le patron de Totalinux.

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